C’est bête parce qu’au moment où j’ai commencé à écrire ces lignes, je venais tout juste de regarder le nombre de mentions j’aime attribuées sur ma dernière photo Insta. Mais pourquoi? Je nous regarde aller depuis un certain moment et j’ai remarqué que les likes prennent une trop grande place dans nos vies. Je suis la première à me laisser influencer par ces foutus pouces comme s’ils étaient le baromètre de ma valeur.
Quand je vous parle de likes, j’inclus également les abonnés et tout le tralala qui entourent cette fausse reconnaissance virtuelle. Honnêtement, je n’arrive pas à me faire une tête et ça me fascine. D’une part, j’en ai plus que marre de ces compétitions de followers surtout sur Insta mais ça me démange de toujours en avoir un peu plus. C’est comme une drogue, on recherche toujours un plus gros buzz. Jadis, l’on pouvait déterminer le statut social des fxmmes par leur voluptuosité. Plus elles avaient de chair, plus elles étaient nobles et riches car elle mangeaient à leur faim. Aujourd’hui, ces tissus adipeux ont été troqués pour le nombre d’abonnés sur leur page Instagram et la notoriété de ces dernières est maintenant déterminée par ce facteur ô combien éphémère.
C’est un terrain dangereux car du faux sur le web, doux Jésus qu’il y en a. On l’a vu dans les derniers jours que ceux que nous considérions comme des vedettes ou des influenceurs sont rapidement tombés de leur trône. On s’entend que j’ai un pied dedans et que je ne sais jamais sur lequel danser. Cette quête absolue de devenir une Instamom avec les photos parfaites, dans le décor parfait avec les jouets de bois parfaits est un réel fléau en ce moment. Je ne suis pas plus catholique que le pape. J’en achète des jouets Instagrammables pour mes filles mais caltore elles préfèrent jouer avec des crayons et des ustensiles. Y’a des jours où ça me complexe de ne pas avoir la cuisine de Marilou ou les ensembles parfaits pour mes enfants. Ces images parfaites auxquelles nous sommes quotidiennement exposées influencent grandement nos goûts voire notre personnalité. C’est humain et normal, un peu comme au secondaire quand la fille cool s’est mise à se mettre des papillons dans les cheveux et que le weekend suivant, toutes les autres ados se sont ruées chez Claire’s pour faire le plein des dites barrettes colorées.
J’écris pour que je puisse moi-même faire la paix avec ce phénomène et me rappeler que le nombre de mentions j’aime reçues n’a rien à voir avec mon talent ou l’humaine que je suis une fois mon portable fermé. Je ne suis pas mon blogue, je ne suis mon Insta, je suis moi. J’ai mes amies, mon mari, ma famille et mes enfants et l’appréciation des étrangers sur le web ne devrait qu’être de l’extra et non pas le contraire. Certaines en font des carrières, j’ai des amies qui vivent à 100% de leur influence et c’est une job extrêmement intéressante quand on la respecte et la prend au sérieux.
Il m’arrive de faire le tour de mes réseaux sociaux pour vous inviter à aimer Ma banlieue autant sur Facebook que sur Instagram et il y a une raison professionnelle derrière ce gossage. Les entreprises s’intéressent à ces données. C’est simple comme ça. Il arrive souvent que ma candidature ne soit pas retenue en raison de ces statistiques et c’est correct, c’est la game et je la connaissais quand je me suis enrôlée dans l’univers du web en 2013 mais c’est toujours un peu crève-coeur.
Bref, tout pour dire que vous n’êtes pas moins importantes, moins belles, moins intéressantes parce que vous n’êtes pas une influenceuse. Le nombre de gens qui vous suivent n’a aucun lien avec votre pertinence; y’a des gens qui ont 100k abonnés et qui ont peine à aligner 3 mots. C’est sournois mais beau à la fois. Y’a du positif sur le web mais il faut toujours garder un pied bien solide dans la réalité.
Être « connu » ne relève pas du droit divin, ce n’est pas une identité, un trait de personnalité ni même une carrière. Les personnalités publiques jouissent d’une certaine plateforme observée par une large part d’une population pendant un certain temps au cours de leur vie. Se voir retirer cette plateforme ne signifie pas avoir « tout perdu ».
Abattoir
J’adore ce que je fais, je suis passionnée par Ma banlieue et je souhaite poursuivre encore bien longtemps mais à travers les modes, les challenges et les opinions, il faut surtout que je me prenne un moment pour me rappeler (pour nous rappeler), que le gazon est encore plus vert en vrai et ce, même avec tous les filtres de Snapchat mis les uns par dessus les autres.
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