Deux profs et une déesse

Hier, je me suis rendue avec mon amie au Cinéma St-Eustache pour visionner La déesse des mouches à feu, de Anaïs Barbeau-Lavalette. Et quand deux profs en relâche décident d’aller au cinéma pour la première fois en un an, ça donne lieu à tout plein de constats!

Affiche: Entract Films

Sur le film

J’attendais ce film avec impatience, ayant lu il y a quelques années le roman de Geneviève Pettersen sur lequel il est basé. Je m’attendais à retrouver les mêmes thèmes trash: violence, drogue et rage adolescente. Le travail des artisans m’a complètement conquise, en particulier l’actrice principale, Kelly Depeault, dans le rôle de Catherine, et Caroline Néron, qui interprétait sa mère.

C’est justement le point de vue de Catherine que nous suivons tout au long du film. Au début, j’ai mis un peu de temps à m’habituer au cadrage très serré, mais c’est lorsque j’ai compris que cela nous amenait dans l’oeil de la protagoniste que j’ai pu réellement embarquer dans l’histoire. J’y ai capté toutes les subtilités du jeu, en plus de ressentir les émotions intenses à travers lesquelles Catherine passe et ainsi comprendre les façons qu’elle exprime sa rage, ce qui n’avait pas été aussi évident lors de la lecture du livre.

Pour ce qui est de l’adaptation, elle est tout à fait réussie. J’aurais aimé y retrouver deux scènes du livre qui m’avaient particulièrement marquée, mais je comprends les contraintes budgétaires qui pouvaient y être associées (tournage en hiver et effets spéciaux). Au moins, on s’est concentré sur l’essentiel et j’y ai ressenti le vertige et les émotions fortes qui caractérisent La déesse des mouches à feu.

Sur l’expérience en salle

Ce n’était pas ma première visite au Cinéma St-Eustache, que j’aime bien. Les mesures sanitaires étaient expliquées dès notre entrée: lavage de mains, distanciation en salle, port du masque de procédure en tout temps. Le personnel et l’affichage facilitaient vraiment l’application des mesures. Je me suis sentie tout à fait en sécurité, jusqu’à ma sortie de la salle après le film. Visiblement, la projection dans la salle voisine était terminée en même temps, ce qui a causé une petite foule dans laquelle il était impossible de maintenir deux mètres de distance. Il y avait des enfants partout qui ne savaient pas trop où aller… Si j’avais été avec ma p’tite famille, j’aurai probablement patienté dans la salle quelques instants avant de sortir. Cependant, au final, je garde un bon souvenir de mon expérience et j’y retournerais sans hésiter.

Sur le contexte politique

Qu’on le veuille ou non et aussi étrange que cela puisse paraitre, cette sortie avait une trame politique! Tout d’abord, j’ai pu profiter de la fameuse semaine de relâche. Au cinéma, il y avait surtout des familles et des enfants partout. Je suis une des privilégiées à avoir congé (qui n’est pas payé, soit dit en passant) pendant cette période, mais il a été question d’annuler cette pause. Je ne ferai pas le tour de la question, mais vous comprenez que je suis bien contente de ce temps d’arrêt pour m’assurer d’être en forme pour la fin de l’année scolaire.

Ensuite, abordons le fameux #popcorngate. Beaucoup de choses ont déjà été dites et écrites à ce sujet, mais je voulais juste souligner qu’il faut analyser cette situation avec rigueur. Cela veut dire qu’il faut éviter les raccourcis qui disent qu’au lieu de dédommager les cinémas pour leurs ventes de maïs soufflé, le gouvernement devrait donner cet argent pour les systèmes de santé et d’éducation! Oui, je crois que les hôpitaux et les écoles devraient bénéficier d’un financement accru. Mais l’un n’empêche pas l’autre. Quand on comprend le modèle d’affaires des cinémas, on saisit vite l’importance des ventes de friandises. J’étais tellement contente de voir un film sur grand écran que je crois qu’il est important de donner une latitude à leurs propriétaires pour rester à flots! Le cinéma de Saint-Eustache a trouvé une solution en vendant du popcorn à la sortie. Est-ce que ce sera suffisant? Je ne le sais pas, surtout si c’est à long terme… Au moins, on a annoncé que l’ouverture des cinémas, prévue initialement pour la relâche, serait maintenue.

Oh! Et tant qu’à être dans la politique, est-ce que je pourrais demander de permettre la reprise des spectacles sur scène, s’il vous plait? Merci, ce sera tout.

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