Ça n’a pas encore été annoncé officiellement mais la rumeur veut que l’on puisse inviter des convives chez nous pour célébrer la naissance du Christ. Puisque j’avais fait mon deuil d’un Noël entouré des miens, j’avale difficilement cette gorgée. Pas que je ne veuille pas voir mes proches et mes amis mais plutôt que le danger ne disparaît pas avec une permission. Ce n’est pas parce que nous avons soudainement “le droit” de souper avec notre fratrie que la contamination ne pourra se faire entre deux cuisses de dinde pis une bouchée de tourtière.
J’étais en voiture au moment de la ligne ouverte à l’émission de Paul Arcand ce matin et je portais une attention plus accrue qu’à l’habitude aux interventions des gens qui appelaient car j’avais peine à me faire une tête. Certaines vont privilégier les rencontres virtuelles alors que d’autres ont déjà enfourné leur ragoût pour leurs quelques invités. On parle beaucoup de “sauver Noël” dernièrement mais je me demande à quel prix voulons-nous faire fi de la pandémie le temps d’une soirée.
Don’t get me wrong, je me meurs de serrer ma famille et mes amis dans mes bras, de souper avec eux bien cordés autour de la table au point de faire tomber la bouteille de vin avec mon coude en m’étirant pour une deuxième pelletée de patates pilées. J’en rêve mais je ne me mets pas la tête dans le sable et ce, encore moins à la fin décembre. La pandémie ne prendra pas de pause en cette période festive. Nous nous attendons tellement à ce qu’elle sévisse que nous prévoyons prolonger les vacances de deux semaines question d’éviter davantage d’éclosions dans nos milieux déjà fragilisés.
J’ai pensé à plusieurs options dont passer un test de dépistage familial afin d’assurer une rencontre sécuritaire, un échange de cadeaux à l’extérieur autour d’un feu ou un 5@7 virtuel. Je ne veux pas passer pour une Grinch mais on a eu quelques frousses depuis le début de la pandémie dont une la semaine dernière et disons que ça me tente moyen qu’un gros nuage noir vienne gâcher notre temps des fêtes.
J’ai également entendu plusieurs personnes manifester leur bonheur face à un Noël tranquillou à la maison avec les enfants et j’avoue faire partie de ce camp. Même si la plupart d’entre nous travaillons de la maison, la pandémie nous épuise mentalement au quotidien. Le stress, l’incertitude et les nombreux deuils nous pèsent sur les épaules et drainent inconsciemment le peu de jus qu’il nous reste.
Tant mieux si le gouvernement autorise de petits rassemblements mais de grâce, soyons prudents. N’oublions pas les derniers mois, les victimes, les familles et toutes les personnes mises à pied depuis le début de l’année. C’est un dur coup à passer et rappelons-nous qu’il y a différentes façons de célébrer, de s’aimer et d’être bien entourés tout en étant sécuritaires et consciencieux. J’ai vraiment l’impression d’être une party pooper mais c’est parce que je nous aime et que j’ai hâte qu’on retrouve une vie normale ensemble.
Le père Noël va passer, la dinde va être brune et les soupers seront bien arrosés. Faisons en sorte que nous puissions nous enlacer bientôt, échanger des cadeaux un peu poches et boire du punch un tantinet trop sucré mais ne précipitons pas les choses. Toute bonne chose vient à ceux qui savent attendre ou de quoi du genre. Bref, on se comprend et tout ce que je peux dire c’est que nous puissions faire preuve de jugement collectivement et c’est ce qui, selon moi, sauvera Noël.
- À noter que je ne vise pas les gens seuls mais plutôt les grosses rencontres familiales
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