Mon Vieux, je t’aime!

Je parle du Vieux Terrebonne ici. C’est mon coin depuis ma plus tendre enfance. Je me souviens de la glissade en métal qui nous chauffait les fesses dû à la chaleur de l’été. Faut dire que le reflet du soleil n’aidait pas notre cause. Que dire du méga jeu de bois, le nombre d’échardes qui ont trouvé place dans sous ma plante de pied ou bien mes mains, je ne les ai jamais comptées. Les dimanches, ma mère préparait un pique-nique avec des amis, les pergolas trônaient sur le terrain au bord de la rivière des Milles-Îles et c’était notre endroit préféré pour manger. On apportait des ballons et Frisbee et on pouvait rester et jouer pendant des heures. Le quartier a changé depuis, mais restera toujours la destination idéale pour passer du bon temps en famille.

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Imaginez ma joie lorsque, des années plus tard, mon mari et moi faisions une offre d’achat sur une maison située en plein cœur de ce site historique! Pour la petite fille nostalgique en moi, un feu d’artifice a explosé de bonheur dans mon cœur. Mes enfants connaîtront mon Île-des-Moulins, mon parc, ma crèmerie et tous les p’tits restos que j’affectionne profondément. Merveilleux, on a pu en profiter quelques temps jusqu’à ce que…

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BANG! La Covid. Eh lala, cette chose change la vie! Jeudi 12 mars, nous étions censés sortir en amoureux, aller au théâtre pour le spectacle de Billy Tellier, et avant, manger à notre resto favori : La Confrérie. Tout a été annulé dans la journée. Notre gouvernement a confiné le peuple québécois, sauf en ce qui attrait aux services essentiels. Les semaines qui ont suivies n’ont pas été faciles.  

Mon centre-ville animé ne ressemblait à rien de ce qu’on connaissait. Tout est là habituellement pour vivre le Vieux comme on aime. Stationnement bondé de voitures, musique, festivités. Ma ville était devenue quasi déserte, on allait se promener car on avait juste ça à faire. Mais tout était fermé, même le parc. Il n’y avait que les arcs-en-ciel accrochés aux fenêtres qui donnaient un peu d’espoir. ‘’ Ça va bien aller’’ . Cependant, pour les commerçants, cette phrase d’encouragement ne payait  pas les factures.

La rue Saint-Pierre était triste. Nous qui sommes épicuriens, découvrir de nouveaux plats est un mode de vie. Je m’ennuyais sans bon sens de prendre place à une table, et commander quelque chose d’inconnu. Je regardais les vitrine, les tables des restos vides et je me suis longtemps sentie comme dans un film post-apocalyptique !  Les gens se fuyaient comme la peste. C’est normal, on avait tous peur d’être malade ou de contaminer nos proches à risque. ‘’Restez chez vous, sauvez de vies’’, cette pub ne cesse de jouer en boucle dans ma tête depuis.

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Je ne vous apprendrai rien qu’au final, à la mi-mai, le gouvernement a commencé a déconfiner les régions du Québec. Certains craignaient que la rapidité était dangereuse, d’autres au contraire, trouvaient le pas trop lent pour survivre au crash économique imminent. Bref, rares sont ceux qui n’avaient aucune opinion sur le sujet. Et puis vint le tour de la région du Grand Montréal, la nôtre.

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Donc, mi-juin, les commerces ont eu le feu vert pour recommencer leurs activités. Comme avant? Ça, non. Ce ne sera plus jamais comme avant! Mais mon Vieux s’est adapté et a tout modifié jusqu’à sa configuration en ce qui concerne les terrasses. Le maire de Terrebonne a accepté de fermer une partie de la rue Saint-Pierre, et a accordé le droit d’installer des tables pour pouvoir accueillir plus de clients, tout en respectant la distanciation sociale.          

Ça m’a pris un moment pour réfléchir. J’avais hâte de m’attabler avec mon amoureux, mais sous quelles conditions? Alors on a fait garder les enfants puis nous sommes allés nous balader dans le quartier d’abord pour zyeuter de loin, voir comment tout ça se déroulait. Un mercredi soir, les tables étaient remplies de gens heureux de pouvoir enfin profiter de l’environnement festive du Vieux-Terrebonne. Les mesures de protection mises en place m’ont impressionnée. TOUS les endroits ont : masques, visières, gel désinfectant, distanciation, pas de poignée de main ni câlins. Certains restaurateurs ont même placé les menus sur des ardoises à l’extérieur et  en ligne, sur leur site, pour éviter le passage des livrets de main en main.  Comme les tables sont dehors dans la rue, peut on avoir mieux en fait d’adaptation pour mon fauteuil roulant!? Merveilleux, aucune marche à monter ni personne à déranger pour que je puisse prendre ma place. La distanciation fait la job pour moi! 

 Une première sortie au restaurant entre adultes!? OMG, si j’avais pu sauter de joie, je l’aurais fait! Nous avons donc été à ma Confrérie chérie! Le Spritz fut délectable! Nous avons passé une superbe soirée à jaser avec le chef  Nicolas et le pâtissier Jonathan. Mention spéciale pour Marie-Claude qui faisait sont tout premier service, tout un défi de commencer dans le métier avec les contraintes que la Covid imposent. Bref, on a déjà hâte de revenir les voir! P.S. Essayez les dumplings au smoked meat et le pavlova!

Et pour finir, si le fait de porter un masque, car ce sera obligatoire dès le 18 juillet, fera en sorte que nos boutiques et endroits préférés puissent poursuivre leur existence, pourquoi pas? On nous impose bien les vêtements et les chaussures! De plus, si c’est pour minimiser les risques de contagions, moi, j’adhère. Je continuerai ainsi de vivre ma vie et celle de mon quartier, mon Vieux!

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