Cette année, je laisse pousser #Maipoils

Les dernières journées ont été un brin plus chaudes, les soleil a daigné se pointer le bout du nez et comme le dit si bien Justin Timberlake: ” It’s gonna be May”.

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Oui oui, déjà – ou enfin – le mois de mai. Nous avons, pour la plupart, passé le mois d’avril bien encabanés entre quatre murs et voilà que la température, de plus en plus clémente, nous invite à jouer davantage à l’extérieur. Qui dit mois de mai dit aussi #Maipoils. Le mouvement #Maipoils est né en 2016, de l’imaginaire de Paméla Dumont, comédienne, chercheuse et activiste et il ne cesse de gagner en popularité. 

Ark des poils

Je fais partie de ces femmes qui ont grandi avec les dictats de la société comme quoi il faut être mince, lisse et blanche pour avoir droit au respect. À 33 ans, je travaille fort pour chérir ce corps imparfait qui m’a permis de porter deux enfants que j’élève avec toute l’ouverture et l’amour du monde et je ne laisserai quiconque venir défaire ça. Je me suis tellement fait niaiser quand j’étais plus jeune et ce, pour plusieurs raisons dont ma pilosité. À cause de ces remarques désobligeantes qui m’étaient envoyées gratuitement par certains de mes camarades de classe, j’ai vite appris à me détester. C’est lourd mais c’est vrai. J’apprends, petit à petit, à me réapproprier mon corps grâce à plusieurs militantes sur les réseaux sociaux dont les personnes derrière l’initiative Maipoils.

Ce n’est (encore) pas juste

Faut vraiment avoir la tête dans le sable pour clamer haut et fort que les femmes sont égales aux hommes, même en 2020, même au Québec. Nos mamelons, nos corps, notre pilosité, nos tenues, notre maquillage, notre sexualité bref, tout est jugé, mis de l’avant et scruté à la loupe. Je serais curieuse de connaître le temps et l’argent dépensé en soins esthétiques simplement pour l’épilation de l’ensemble de notre enveloppe corporelle. C’est cinglé et les femmes y prennent part de plus en plus jeunes. Je parlais d’ailleurs avec mon esthéticienne qui me mentionnait que davantage d’adolescentes demandaient à se faire épiler le sexe dans son intégralité. Il n’est pas surprenant puisque la grande majorité des films pornographiques présentent des femmes complètement dénaturées de leur pilosité. À chacune sa ploune comme on dit mais il demeure primordial de prendre un moment de réflexion et de se demander pourquoi ou pour qui passons-nous tout ce temps à s’élaguer le corps au grand complet.

Ce qui est magnifique dans ce projet c’est que personne ne prétend détenir une vérité plus grande qu’une autre, le but est avant tout de mettre à profit nos têtes pensantes et nos corps aimants pour permettre à notre société de grandir dans des modèles plus diversifiés et donc épanouissants. Que vous ayez une préférence ou non pour le poil, ceci n’est pas le point. 

Maipoils

Cette année, je me suis donnée comme objectif de résister à la tentation de me raser les aisselles, de sortir de ma zone de confort et de confronter mes bêtes noires et ce, juste à temps pour le début du dé-confinement. On se laisse tous pousser le poils des jambes durant l’hiver parce que personne (ou presque) y a accès. L’été, c’est une toute autre histoire. Ce sera certes inconfortable dans les premiers temps mais ce petit geste pourra générer de belles discussions et changera peut-être – on le souhaite – la façon dont nous traitons et percevons le corps de la femme.

Il y a de cela quelques semaines, ma fille âgée de 6 ans 1/2 m’a demandée pourquoi elle avait du poil entre les sourcils mais surtout, pourquoi les autre amis n’en avaient pas. Elle m’a aussi mentionné qu’elle ne voulait pas être différente des autres et ses paroles m’ont déchiré le coeur en mille. Comment est-ce possible que ma magnifique enfant soit déjà complexée. Ça ne fait pas de sens. J’ai donc pris un moment avec elle pour lui présenter toutes ces magnifiques personnes qui assument leur monosourcil et ces images ont fait leur p’tit bout de chemin et m’en voilà (temporairement) soulagée. À quel point ces inégalités et dictas s’incrustent dans notre subconscient et ce, dès la petite enfance.

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Mon enfant ou quoi?

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Ps.: Vous pouvez également suivre le mouvement #unibrowmovement sur les réseaux sociaux lancé par l’instagrammeuse @sophiahadjipanteli

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Never in your life let fear guide you 👩🏼‍🔬

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Faz frio em SP

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Au mois de mai, ce sera le temps des 1001 premières fois avec son poil : sortir sur les terrasses au gré de la chaleur tout en découvrant sa cheville, puis sa jambe, aller à la plage ou en vacances pas épilée et fière (oui, ce sera difficile), se changer au vestiaire avec un corps qui ne sera pas lisse comme un bébé, mais femme et assumé, faire l’amour avec des nouvelles subtilités amenées par la sensibilité décuplée par les poils (ils ne sont pas là pour rien, détrompons-nous), aller danser en robe, en camisole et en fourrure, draguer avec plus de phéromones, contrarier les multinationales du poil, décomplexer son corps mais aussi un peuple entier.

Maipoils

Je vous invite à consulter la programmation de l’édition 2021 de Maipoils, de les suivre sur Facebook et Instagram mais surtout d’ouvrir vos horizons et de prendre part aux discussions dans le plus grand des respects.

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