On a eu notre première rencontre de « pas de bulletin officiel » la semaine dernière, comme plusieurs familles. On anticipait un peu le moment, comme c’était notre initiation au secondaire cette année !
C’est donc sur notre divan familial que nous nous sommes installés pour assister aux 20 minutes bien comptées qui nous étaient allouées avec le tuteur, avec un document nommé pour l’occasion « première communication » affiché à l’écran.
Notre progéniture nous a surpris : d’excellentes notes, un réel intérêt pour l’école et des commentaires positifs et surtout, constructifs. Nous étions ravis et soulagés, vu les circonstances, croyant à tort que les règles actuelles qui n’ont rien d’apaisant créeraient chez notre jeune ado de l’anxiété et des difficultés d’adaptation.
Ironie du sort, la rencontre a eu lieu quelques minutes avant la conférence de presse qui allait nous annoncer que l’école se ferait virtuellement dans les derniers jours de décembre et début janvier, entre autres. Nous l’avons vaguement abordé en étant pratiquement déjà certains que ça irait plutôt bien pour nous, même si ça nous préoccupe.
Parce que jusqu’à présent, la grande polyvalente de notre fils s’adapte constamment. Ce sont des pros de l’adaptation et leur puits à solutions semble sans fond.
J’ai dit « semble », parce qu’on le sent bien que par moments, c’est plus difficile… et pour tout le monde !
Le volet alternatif que fréquente notre enfant nécessite de l’implication. J’ai donc choisi de participer à divers comités. En groupe, on a tenté de réfléchir à comment on pouvait se rendre jusqu’aux profs, au-delà des masques et visières et, depuis octobre, derrière des écrans en alternance.
Force est d’admettre que l’équipe-école trime très fort pour n’oublier personne, pour intégrer la matière dans les temps demandés, souvent à minuit moins une, en essayant que rien n’y paraisse pour les élèves, et ce, pas seulement dans notre volet. Il leur faut en plus gérer les cas positifs de COVID et ce que ça entraine de lourdeur administrative. Ce n’est pas parfait pour certains, mais le cœur et la détermination y sont clairement !
C’est leur travail, vous me direz. N’empêche…
À travers nos enfants, à l’heure du souper, on entend que certains semblent plus stressés, moins patients. On constate que les élèves sont plus tendus, moins réceptifs, que les changements arrivent plus vite que la capacité d’adaptation qu’on peut leur exiger parfois.
On s’est demandé comment on pouvait les aider en étant limités dans notre présence à l’école, se sentant bien impuissants, nous-mêmes plongés à différents degrés dans nos vies et nos soucis en temps de COVID. La conclusion a été toute simple : leur dire merci et leur exprimer notre gratitude.
On s’entend que ça n’améliorera pas leurs conditions de travail prépandémie, mais ça a l’avantage d’être concret.
On a donc posé quelques petits gestes dans l’école et on en a planifié d’autres à venir pour qu’ils sentent qu’on les supporte, comme des petits poucets de la gratitude qui tracent un chemin. On a aussi pensé à organiser la même chose pour les élèves, qui ont démontré leur lot de résilience dans les derniers mois.
Que faites-vous pour dire merci aux enseignants, à part le cadeau de fin d’année ? Pourquoi pas une pensée, un merci qui part dans une boite à courriel ? C’est peut-être impersonnel, mais ça fait certainement son chemin !
Et si on ciblait les profs préférés de nos enfants pour leur dire merci à chaque étape ?
Et si on envoyait un mot au professeur de musique ou d’éducation physique qu’on ne peut pas croiser à l’école, mais qui fait quand même rêver et bouger nos enfants ?
Et si on en parlait positivement avec nos enfants, pour qu’ils soient eux aussi bienveillants envers le personnel de l’école et leurs collègues de classe ?
Et si on étendait ces gestes en dehors de l’école ?
On a tous nos difficultés, surtout dans le moment. La réserve de patience est basse et l’irritabilité est à son comble pour bien des gens.
Sauf qu’on peut trouver du positif dans toute chose. La gratitude a deux faces : elle nourrit ceux qui la reçoivent, mais aussi ceux qui la partagent.
À qui direz-vous merci aujourd’hui ?
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