Je ne suis pas TES à défaut d’être Prof.

Crédit: Jarmoluk/Pixabay

Il y a maintenant près de neuf ans que je suis technicienne en éducation spécialisée. En fait, neuf années que je suis payée pour être qui je suis viscéralement. Il m’est naturel de faire ce que je fais. Je n’ai pas à me forcer et je ne vais jamais travailler à reculons (sauf le lundi matin). C’est une maudite job par exemple. Notre titre porte souvent à confusion et les professionnels connaissent rarement le pourquoi du comment de notre rôle au sein d’une école. Disons que la partie « toutes tâches connexes » dans notre description de tâche n’est pas sous-exploitée.

Je n’ai jamais voulu être enseignante. Ainsi, mes études comme technicienne en éducation spécialisée ne relèvent pas d’une paresse universitaire ou d’un échec professionnel. J’ai même eu le privilège d’aller enrichir mes connaissances à l’Université et d’en sortir avec un diplôme, toujours pas en enseignement. Pour être entourée d’ami.e.s TES, notre réalité nous est bien propre. Notre statut souvent nomade, nous oblige à changer régulièrement d’établissement scolaire à chaque année, nous demande de nous adapter à une nouvelle clientèle ainsi qu’à une nouvelle équipe-école. Nos visages sont rapidement oubliés année après année.

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Je suis chanceuse de travailler, cette année, dans une école assez ouverte et accueillante. Cependant, ça n’a pas toujours été et ce ne sera pas toujours le cas. Plusieurs enseignants sont encore réticents face à la venue d’une TES dans leur classe. Parfois, ces derniers ont peur de répéter une expérience négative, d’autres ont peur de se faire juger et certains ne comprennent tout simplement en quoi nous pouvons les aider.

Outre la gestion des conflits dans les cours d’école, nous avons une formation complète et reconnue qui nous permet de mettre en place des moyens, d’adapter et de créer du matériel, d’intervenir adéquatement lors d’une désorganisation, de BIEN faire un plan d’intervention, d’assurer leur suivi et de faire le ponts entre tous les éléments impliqués dans le dossier de l’élève. Malheureusement, trop souvent, nous sommes invitées à faire de la gestion de classe, à faire des photocopies ou à donner des contraventions pour des conflits de récré.

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Nous sommes souvent dans une catégorie à part, entre les profs et l’équipe du service de garde. Il m’est déjà arrivé de ressentir de la condescendance envers mon métier. Dans la grande hiérarchie scolaire, nous nous retrouvons souvent dans le bas de la liste et ça, ça me dérange. Notre rôle est tout aussi important que celui des autres. Nous gravitons tous autour de ces élèves pour leur bien-être peu importe notre niveau de scolarité ou notre diplôme en poche. Je n’ai jamais voulu être enseignante, profession que je respecte d’ailleurs énormément, mais je ne suis pas technicienne en éducation spécialisée à défaut de l’être. Q

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