Malgré mes journées ultra occupées à défaire mes boîtes et à peinturer, j’ai tout de même pris le temps de suivre la vague de dénonciation qui a lieu sur les réseaux sociaux. Ça a commencé par les accusations portées envers les “vedettes” du web de 2010 pour ensuite viser les artistes tatoueurs, les musiciens. les influenceurs, les animatrices et toutes les autres p’tites vidanges québécoises qui ont une couple de followers sur Insta. Bref, ça brasse pas mal.
Des pages pour permettre aux victimes de dénoncer leur porc ont été créées que la dénonciation soit anonyme ou pas. Je suis complètement sidérée par la quantité titanesque de témoignages que j’ai lus dans les derniers jours mais pas tant surprise. Nous avons toutes une amie qui s’est fait violer, nous connaissons toutes des filles qui ont été droguées dans un bar sous les regards de témoins silencieux, nous avons toutes une histoire d’attouchement, d’harcèlement et d’agression physique et/ou psychologique. Les stats sont loin d’être de notre bord. Hors, en ce moment, le vent tourne et la tempête s’en vient. Un estique de gros ouragan.
On l’a vécu y’a quelques années avec le mouvement #metoo mais on dirait qu’on l’a déjà oublié. Comme ça partait des États-Unis, on s’imagine toujours qu’on est au-dessus d’ça, nous les Québécois. Cependant, on a foiré solide surtout lorsqu’un homme portait la cause sur ses épaules au nom du féminisme. Ce même homme qui a disparu de la mappe pas longtemps après pour des comportements semblables à ceux qu’il dénonçait. Aujourd’hui, y’a pas personne qui va prendre la place des victimes, personne.
Au fur et à mesure que les noms se sont mis à sortir, it was getting closer and closer to home. Des noms que je connaissais, que j’ai même déjà fréquentés dans des bars. Des noms qui m’ont aussi laissée un goût amer dans la bouche sans oublier l’inconfort de ne pas être capable de leur dire d’arrêter. Parce que c’était juste pour rire. On le sait, y’est de même lui.
J’ai lu et entendu des histoires épouvantables dans les dernières heures et ça ne fait que commencer. On salue le courage des victimes mais semble-t-il qu’on ne soit pas capable de les croire. Les médias s’en chargent de cette tâche hein! La radio populaire et les déchets du web sont champions pour teinter l’opinion des gens et alimenter les jambons de ce monde. Gérer vos tapis de yoga et vos contenus futiles et laissez les personnes dénoncer leur agresseur sans vous la jouer enquêteur. Nobody asked you.
On peut maintenant entendre les violons des agresseurs au loin, une belle gang sur le bord du navire en train de couler qui tentent le tout pour le tout pour gagner une couple de minutes avant de disparaître dans les bas-fonds du web. Des excuses orchestrées, des erreurs de jeunesse, des trous de mémoire, la faute de l’alcool, un peu trop de poudre, c’pas de ma faute etc… Préparez-vous à tout entendre mais de grâce, ne tombez pas dans le piège de la complaisance.
Ces personnes toxiques ont, pour la plupart, utilisé leur notoriété pour séduire et agresser mostly des femmes. Des JEUNES femmes. On parle ici d’hommes dans la trentaine qui agressent des pré-adultes de 17 ans. C’est dégueulasse. Je pense à mes filles et la rage m’envahie. J’ai déjà eu cet âge. J’ai déjà rencontré ce type de personne. Il est juste normal qu’en ce moment, le retour du balancier vienne les happer de plein fouet. La vengeance des réseaux sociaux qu’ils disent.
Ces agresseurs sont souvent beaux, charmeurs, intelligents et charismatiques. Ils sont également manipulateurs et dangereux, Ils jouent avec les mots, jouent avec votre tête et sont prêts à tout pour se faire aduler. Au Québec, nous avons cette manie de jeter notre dévolu sur certaines vedettes et de les aduler au point de leur laisser croire qu’elles peuvent tout se permettre. On l’a vu avec Salvail, on le voit avec d’autres *voir Insta Safia Nolin* et nos influenceurs chouchous ne font pas exception. Des hommes qui reçoivent des acclamations pour être dans la marge, qui poussent les limites et qui font du gros n’importe quoi mais dont la popularité ne cesse de croître. Ces mêmes hommes qui flirtent avec la pédophilie, qui tiennent des comptes et qui sont de réels dangers pour nos ados.
Ne remettez pas en doute les propos des victimes, c’est déjà assez rough de dénoncer une personne surtout lorsque cette dernière est publique et ce, même si c’est 2 ans ou 10 ans plus tard. C’est aussi correct si vous avez été abusée et que vous ne soyez pas prête à aller de l’avant avec une dénonciation. Le temps viendra. N’ayez pas honte, ce n’est pas de votre faute. Utilisez les services qui vont sont offerts. Parlons-en, soutenons-nous mais surtout, croyons-nous.
On vous croit. Je nous crois.
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