L’école avant le 4 mai? Une question d’économie ou de santé?

Mon rendez-vous quotidien avec les nouvelles coqueluches du Québec m’a paru comme une bien mauvaise blague ou une stratégie malicieusement orchestrée. Panique et confinement depuis le 13 mars, 2 mètres de distance entre les convives et line-up interminables pour entrer à l’épicerie pire que lors des bonnes années du Fuzzy. Ce midi, malgré les 700 cas de plus, on nous dit, d’un ton jovial et léger, que le retour en classe et sur les chantiers se fera fort probablement avant le 4 mai. Ma bouchée de sandwich au thon extra mayo m’est restée prise dans la gorge comme si elle s’était transformée en casse-gueule impossible à avaler.

Homme d’affaires un jour, homme d’affaires toujours

Nous avons, moi la première, oublié que le chef d’orchestre salué de tous était également chef de la CAQ; parti pour lequel je n’ai visiblement pas voté. Juste avant la pandémie, le dit parti avait d’ailleurs été hautement critiqué pour sa réforme en éducation et son manque de considération pour le personnel qui oeuvre auprès de notre belle relève. Je n’enlève rien à l’aplomb et à la rigueur de notre premier ministre depuis le début de la crise mais comme on dit en bon français:  » le naturel revient au galop ».

Mon chum travaille dans le domaine de la construction et moi en éducation. Nous sommes donc tous les deux directement ciblés par ce retour au travail précipité. Il me semble que c’était hier que notre PM nous mentionnait que la distance de 2 mètres devra être respectée pour plusieurs mois encore et qu’aujourd’hui on nous dit que finalement, va tutto bene, on peut retourner bosser. J’imagine que nos souhaits, nos arc-en-ciels et nos nombreux  » Ça va bien aller » ont finalement été exaucés.

Mon p’tit doigt me dit que c’est une question de cash mais comme je ne suis pas experte en la matière, je vais m’abstenir. Ben non calvasse, c’est clairement une question de dinero. Comment peut-on mettre une province au grand complet en quarantaine, interpeller les cops, encourager la délation et interdire aux enfants de jouer dans les parcs et puis se revirer de bord sur un dix cents pour finalement affirmer hors de doute que ce ne sont que les personnes âgées qui sont à risque. Est-ce qu’ils viennent tout juste de réaliser que les coffres de l’état sont à sec et que ça prendre un p’tit bout de temps avant de les remplir?

Je leur lève mon chapeau mais à un moment donné, faudrait arrêter de nous prendre pour des cons. Je ne suis pas sortie de chez nous depuis le 14 mars même pas pour aller à l’épicerie. Comme la grande majorité des québécois, je n’ai pas vu mes parents depuis un sale bout, j’ai perdu tous mes contrats et je suis stressée sans bon sens et ce, avec raison. Qu’on ne vienne pas me faire croire que tout sera top notch dans 3 semaines, j’ai pas mal de misère à le croire.

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Mes élèves sont complètement dépendants de moi, je dois les habiller et les nourrir tout comme les éducatrices en service de garde, les enseignantes au présco et les préposées aux élèves handicapées. Comment pourrons-nous être assurées que les enfants ne sont pas des porteurs asymptomatiques de la COVID-19 alors que nous n’avons même pas encore atteint le sommet de la caltore de courbe. J’ai hâte en Christopher de retrouver mes collègues, mes élèves et ma liberté mais je ne veux juste pas que cette dernière soit au détriment de notre santé.

2 commentaires sur “L’école avant le 4 mai? Une question d’économie ou de santé?

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  1. Ca ne fait pas de sens a mon avis. Si.un des enfants le rapporte a la maison meme si il n’en mourra pas et que moi sa mere l’attrappe sans le savoir et que je vais travailler aupres des personnes agées (CHSLD). Tout cela avant meme qu’on save qu’on a contracté le virus!!! Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres… ce sera un nouveau vecteur du virus…

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