Depuis plusieurs jours, mon admiration pour mon mari a grandi davantage. Habituellement, il fait un travail qui le passionne: il est responsable des loisirs dans une résidence pour ainé.e.s. Son métier est essentiel, puisqu’il contribue à la santé physique et mentale des résidents au quotidien. Mais depuis le 13 mars, alors que toutes les sorties et activités de loisir ont été annulées, mon conjoint a vu ses tâches changer et il est maintenant au front pour protéger du coronavirus les ainés qui vivent dans son milieu de travail.
Des travailleurs dévoués
Depuis une semaine, on entend énormément parler de ces résidences pour ainés et CHSLD qui peuvent devenir des foyers inquiétants de la COVID-19, avec une population très à risque de complications. De ce que je sais, les équipes qui y travaillent mettent tout en oeuvre pour limiter la propagation, en manoeuvrant avec des enjeux complexes. Les résidences sont souvent bien rodées dans leur offre de service, qui devient bouleversée en temps de crise.
Rapidement, mon conjoint a contribué à appliquer le plan d’intervention, qui comporte plusieurs phases. Sa tâche est coordonner la restriction, toujours de plus en plus, des allées et venues dans le bâtiment. En date d’aujourd’hui, il gère surtout les livraisons des épiceries et pharmacies. Les directives gouvernementales sont appliquées rigoureusement. C’est la même chose pour le service des soins et la cuisine. Par exemple, si un cas était déclaré, le service alimentaire livrerait tous les repas quotidiens à l’ensemble des résidents, directement à leur unité. Énormément de sensibilisation est effectuée auprès des résidents. Tous les employé.e.s ont aussi comme mandat de rassurer les ainé.e.s qui sont inquiet.e.s dans la situation. Tout une mission!

La réalité difficile des ainé.e.s
En plus, les résident.e.s ne sont pas toujours dans la compréhension et la collaboration. J’aimerais dire que c’est un préjugé, mais c’est malheureusement vrai, bien qu’applicable à une minorité. Le problème, c’est que dans le cas de cette pandémie, une minorité, même une personne, peut mettre en danger toute sa communauté. Si tous collaboraient, le plan assurerait de protéger la résidence du virus. Par contre, certains comportements nuisent à cela. Je vais en énumérer quelques-uns, mais je ne voudrais pas tomber dans le jugement. Je sais que ces actions sont motivées par plusieurs raisons, dont l’incompréhension et la peur. Mon objectif ici est, d’abord, de mettre en lumière l’excellent travail des employé.e.s qui doivent ramer fort pour assurer la santé et la dignité des résident.e.s, et, ensuite, de démontrer à quel point cette crise affecte cette partie de la population.
- Pleurer, menacer d’agressivité ou pousser pour essayer de sortir sans raison valable;
- Négliger de mentionner qu’on revient de voyage ou qu’on a visité un proche malade;
- Utiliser des stratagèmes pour faire entrer des visiteurs.
Je sais que les gens qui habitent là où mon mari travaille sont plutôt jeunes et actifs pour des retraités. Mais il ne faut pas oublier qu’ils font partie d’une population qui vit déjà beaucoup d’isolement. Dans cette optique, c’est une réelle catastrophe pour bon nombre d’entre elles et eux qui voient leurs peu de contacts avec des proches devenir nuls, surtout pour ceux qui se savent déjà malades. En plus, beaucoup n’ont pas les réseaux sociaux et les appels vidéos pour pallier le manque de temps en face-à-face. Si cette situation vous touche, vous pouvez faire un don ou devenir bénévole pour téléphoner à une personne du grand âge avec l’organisme les Petits frères. Enfin, si vous voyez une personne âgée dans votre voisinage ou dans un commerce de service essentiel, je vous encourage à lui demander si elle ou il a quelqu’un qui peut faire ses courses à sa place et offrir de le faire soi-même, si c’est possible pour vous.
À l’image de notre premier ministre du Québec, on remercie beaucoup ces temps-ci celles et ceux qui assurent nos services essentiels. Aujourd’hui, je salue les employé.e.s des résidences pour personnes retraitées, les héros du bienêtre de la cible de choix de ce maudit virus.
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