Il y a maintenant tout près de 5 ans que j’écris sur le web. Je me définie comme blogueuse et c’est ce qui me passionne réellement. Lorsque j’ai pianoté pour la première fois un texte sur le clavier de mon ordi, je ne connaissais pas du tout l’univers du blogue et encore moins toutes les idées préconçues qui viennent avec. J’écrivais parce que mon anxiété me rongeait l’intérieur et que les mots s’enlignaient naturellement. Quelques mois plus tard, je faisais mon entrée dans la cour des grandes et je publiais mes premiers articles qui seraient lus par plus de 100 000 personnes.
J’ai par la suite lancé ma propre marque soit Ma banlieue pour répondre à un besoin et afin de parler de sujets qui me tiennent à coeur. Après 5 ans, je me fais pourtant souvent demander pourquoi j’investis autant d’heures dans un projet qui me rapporte à peine de quoi souper. Bloguer est tellement sous-estimé et c’est un combat quotidien que de déconstruire les jugements et les idéaux de cette profession trop souvent méprisée. Perso, je n’ai pas de formation en journalisme ni en communications mais plutôt en éducation. Cependant, avec les années et l’acharnement je me considère maintenant comme réalisatrice, recherchiste, relationniste, rédactrice et agente pour ma petite entreprise que je porte à bouts de bras. Bloguer c’est aussi porter plusieurs chapeaux parfois cutes et d’autres fois pas mal moins. Il s’agit également d’appréhender les nouvelles tendances, d’avoir un sens critique teinté d’une grande diplomatie, de faire oeuvre utile et surtout de ne rien manquer.
Je suis également consommatrice de ces médias et je me suis fait de super copines qui partagent notamment les mêmes intérêts que moi. Je lis souvent des commentaires très déplacés au sujet des pubs, des partenariats et des contenus commandités. Il faut savoir que recevoir des échantillons de crèmes ou des invitations pour aller à un événement VIP, ça ne paye pas un hypothèque. Il nous en faut de ces partenariats payants pour pouvoir continuer à investir dans notre travail. Vous aimez nous lire mais nous devons également nous loger et nous nourrir.
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Ensuite, on me demande aussi très souvent comment se lancer dans le monde des blogues et comment avoir accès aux gratuités. Je pense sincèrement que si vous pensez sauter à pieds joints dans cette aventure dans le but ultime de flasher vos cartes-cadeaux, je peux vous dire que vous ne ferez pas long feu dans ce domaine. Il faut s’y dévouer, il faut que vous y pensiez à toute heure de la journée. Couvrir un événement est beaucoup plus que péter de la broue avec une couple de vedettes. Par exemple, cette semaine je me suis rendue à l’ouverture d’un nouveau commerce sur mon heure de dîner de mon autre travail pour y prendre des photos, consulter le communiqué de presse afin de rapidement écrire mon article dès mon retour à la maison pour ensuite espérer être dans les premières à le publier. En échange, j’ai reçu une carte-cadeau de 50$ de la dite boutique. Vous pensez souvent à tort, que notre vie est bien glam et que nous sommes ensevelies quotidiennement de cadeaux et de gratuités. La réalité, en tant que micro-blogue, est que je paye la très grande majorité de mes sorties et de mes activités afin de vous livrer du contenu de qualité.
Je passe de nombreuses heures par semaine à écrire des courriels, à tenter d’obtenir des contrats et à promouvoir le blogue. Ainsi, vous comprendrez que ça me scie toujours les jambes quand on me parle de mon “p’tit blogue”, que N’IMPORTE QUI peut faire ça et que le contenu payé est aussi effroyable que le diable incarné. Qu’on se prenne une petite marche ensemble vers 2019 pour réaliser que l’avenir est dans les médias et que ces nouveaux métiers méritent d’être davantage reconnus et respectés.
Ps.: De grâce, chers partenaires et relationnistes, répondez à nos courriels lorsque ces derniers vous sont adressés. Nous vivons déjà dans le stress de la vie de pigiste et dans l’incertitude constante, un retour d’appel ou un p’tit email peut faire une énorme différence dans notre journée.