La journée d’aujourd’hui ne fût pas tellement différente de toutes les autres depuis le début de l’année scolaire 2017-2018. En ce moment, les techniciennes en éducation spécialisée ne peuvent être remplacées en cas d’absence. Comment se fait-il? Où sont passées toutes les T.E.S?
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Au début de l’année, je n’arrivais à me faire remplacer que par des préposées aux élèves handicapées. Quoique ces dernières peuvent très bien faire le travail, elles ne sont généralement pas légalement qualifiées pour le faire. En date du 29 janvier, les banques sont présentement vides et laissent ainsi des classes sans éducatrices pour des journées entières. Suis-je la seule à trouver cette situation inconcevable?
Je me rappelle, au début de ma carrière, nous nous battions pour avoir un maigre contrat de 15 heures par semaine jusqu’à ce qu’arrive la fameuse année des grandes coupures qui nous a scié les jambes en même temps que le budget alloué pour nos jobs. J’ai l’impression que nous payons en ce moment, une fois de plus, pour les décisions dévastatrices de notre gouvernement.
Nous étions bien contentes cet été, lors des affectations, d’avoir enfin un peu de lousse dans notre choix de poste pour l’année. Nous étions loin de nous imaginer à quel point ce cadeau empoisonné allait faire des dommages collatéraux. Je ne suis certainement pas la seule qui pense à appeler le centre de répartition durant la nuit, par peur de représailles. Je ne suis certainement pas la seule qui culpabilise de laisser ses collègues dans le jus, sachant très bien que la décision de s’absenter donnera davantage de fil à retordre à toute l’équipe-école.
J’ai également vu dernièrement, dans certains groupes, des aversions entre les techniciennes en éducation spécialisée et les psychoéducatrices bachelières. Je pense sincèrement qu’en ce moment, nous ferions mieux de travailler ensemble plutôt que de se relancer la balle sur qui est la plus qualifiée pour le travail. Pendant ce temps, des gens pas qualifiés du tout gardent le fort parce que nous ne sommes pas assez pour le faire nous-mêmes.
L’éducation au Québec devrait être une priorité pour notre gouvernement et notre société. Les T.E.S savent pertinemment qu’ils ont réinvesti pour mieux nous couper. Les médias peignent, pendant ce temps, un portrait très péjoratif de notre profession et avec raison. Cependant, les liens privilégiés que nous entretenons avec certains élèves, leurs petites victoires, les projets d’envergure et les grandes joies du quotidien; cette réalité on oublie souvent de l’exposer.
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Je trouve cela triste de voir que tant d’enfants sont dans le besoin et que les professionnels qui travaillent tous les jours avec eux, le coeur sur la main, s’épuisent au point de migrer ailleurs ou tout simplement de changer de corps d’emploi question d’enfin être bien; du moins mieux.