Il me semble que nous sommes maintenant relativement bien outillés pour intervenir dans les cas d’intimidation. Nous sensibilisons nos jeunes, nous prenons le temps de les éduquer et nous réagissons rapidement lorsqu’une situation survient. Lorsque j’étais éducatrice plancher, un de mes mandats était entre autre de créer du matériel, des scénarios sociaux et des ateliers pour expliquer aux élèves comme repérer les signes d’intimidation et comment trouver des moyens pour en venir à bout.
En théorie, tout est bien beau. Le gouvernement a investi des sous dans ses campagnes, le personnel a été formé mais qu’en est-il quand l’intimidation se passe à même l’équipe de travail? Sommes-nous vraiment prêts pour dealer avec une telle situation?
C’est normal qu’à même une équipe d’une cinquantaine d’adultes qui travaillent ensemble tous les jours, qu’il y aille des gens avec qui nous partageons davantage de points communs et c’est bien correct. Ce qui n’est pas acceptable, c’est de s’acharner volontairement sur une personne en particulier, tous les jours, de la discréditer devant les autres et de chercher à lui nuire quotidiennement. Tout ceci va au-delà d’un simple différend ou conflit de personnalité.
J’en parle parce que ça arrive tellement souvent et il semble encore plutôt tabou d’en parler. Quand il s’agit des jeunes, nous sommes bien mobilisés mais pourquoi fermons-nous les yeux lorsque cela concerne des collègues de travail. Combien sont en arrêt de travail pour épuisement professionnel dû à un conflit, à une situation d’harcèlement par un patron ou un collègue mais surtout par manque de ressource et de recours. Je trouve cela déplorable que la plupart des milieux se ferment les yeux face à des situations inacceptables, qui cautionnent les comportements des intimidateurs et qui minimisent les impacts réels que ces derniers ont sur leurs victimes.
Crédit: Unsplash
Votre commentaire