J’ai reçu mon diagnostic de la maladie de Crohn il y a presque 12 ans. Depuis, je vis ma vie en dents de scie. Je passe à travers des hauts et des bas, je prends de la médication et je me bats quotidiennement pour garder le cap. Ce n’est pas toujours facile mais je me gère. Avec les années, j’ai varié mon alimentation afin d’atteindre un régime qui ME convient, en ce moment. Il fût un temps où les pâtes blanches accompagnées d’un filament d’huile d’olive constituaient la grande majorité de mes repas.
Crédit: Unsplash
Lorsque je dis que je suis atteinte de cette maladie chronique, on me parle automatiquement de la nourriture. De ce que je peux ou ne peux pas manger. Je le sais que c’est de bonne foi mais après 12 ans de vie commune avec la maladie, ces constats alimentaires deviennent quelque peu irritants. Je ne suis pas juste intolérante au gluten ni aux produits laitiers. Je ne bois pas de lait mais je mange du fromage et ça se passe très bien. Anyways, le lait de vache devrait être proscrit de notre alimentation mais ça c’est un tout autre débat auquel je reviendrai éventuellement. J’ai coupé la viande il y a un an, je mange de la salade, des oignons, du pain et je bois du décaf avec du lait sans lactose. Ma vie n’est pas plate et je trouve le moyen de me nourrir adéquatement. Je côtois d’autre fabuleux humains également atteints d’une MII qui mangent des steaks, qui prennent du café filtre bien corsé et d’autres qui ne digèrent pas les petits fruits ou le gluten. À chacun sa maladie, à chacun sa réalité. Ce n’est pas à nous de la contester.
Tout pour dire que je la suis et unique juge de ce qui peut se promener dans mon système digestif. Que ton beau-frère ne mange pas de noix ou d’ail ne veut pas nécessairement dire qu’il en est de même pour toutes les personnes souffrant d’une maladie inflammatoire des intestins. Tout comme le trouble du spectre de l’autisme, l’arthrite ou même le TDA(H), le niveau d’atteinte diffère à chaque personne. Déjà que le quotidien est parfois bien lourd à porter, ce serait agréable de ne pas se sentir checkés, dirigés ou sans cesse questionnés en ce qui concerne notre condition. Lorsque vous manger aux côtés d’une personne atteinte d’une maladie inflammatoire des intestins, je vous invite à simplement être heureux que cette personne soit en mesure de se nourrir car il arrive bien souvent que nous en sommes malheureusement incapables.
Crédit: Unsplash