Ça fait deux jours qu’il fait plus de trente degrés dans mon local. Deux jours seulement, vous allez me dire, ce n’est pas la fin du monde hein? En fait, ce ne sont pas que ces deux p’tites journées dans toute l’année scolaire qui me font grincer des dents ce soir. Non. Plusieurs des écoles au Québec sont vieilles, bin vieilles. L’isolation est à chier, y’a de l’amiante qui nous tombe sur la tête, on crève en été et on y gèle en hiver. Malgré tout cela, les écoles sont équipées de chauffages qui nous évitent d’avoir la morve qui nous gèle sur le bord des narines mais comment se fait-il que nous n’ayons, pour la plupart d’entre nous, pas d’air climatisé afin de nous empêcher de nous liquéfier à la dernière cloche?
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Je ne blâme pas que le réseau public. Certaines écoles privées ne sont pas plus munies de systèmes climatisés que les autres. Comment pouvons-nous, en tant que personnel, offrir un service de qualité à nos élèves? Ce n’est pas compliqué, je sue d’endroits où je ne pensais jamais suer de ma vie. LA question qui tue: qui doit payer pour cela? J’ai vu plusieurs articles sur la question dans les derniers jours et tout le monde semble se lancer la balle. Je ne blâme personne ici car ce sont des conditions hors-du-commun mais si nous sommes formés à chaque année sur les mesures de confinement et les évacuations d’urgence ( qui sont aussi assez exceptionnelles) pourquoi ne pourrions-nous pas être prêts à des conditions climatiques extrêmes! On jase là.
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Certains riaient de nous en nous accusant de toujours chialer pour rien, comme si nous cherchions à nous payer des p’tits luxes avec les taxes des citoyens. Binnnn ouiiii! Je les paye ces taxes-là aussi just so you know. . Cependant, je les vois nos enfants les yeux dans la graisse de bines, l’eau qui leur pisse dans le dos, incapables de se concentrer et certains qui se tapent même des coups de chaleur. Ceci est sans parler de nos élèves handicapés qui sont confinés à leur fauteuil toute la journée, qui pleurent et crient car ils ne peuvent plus se supporter sans compter tous les parents qui ont pris des journées à leur frais pour garder leur enfant au frais dans la maison familiale pour leur éviter une désorganisation, une crise d’épilepsie ou une aggravation de leur état de santé déjà très précaire.
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Ceci étant dit, je ne me fais pas la porte-étendard des airs climatisés dans les écoles mais je tenais à éclairer certaines langues sales qui pensent que ce sont des caprices de profs qui se plaignent le ventre plein en plus des deux mois de vacances l’été pis les deux semaines à Noël t’sais. Bref, j’invite aussi tous ceux qui prennent de bien grandes décisions à faire des visites dans les différentes classes des écoles du Québec demain et ils constateront par eux-mêmes la réalité de ceux qui les habitent durant les heures scolaires.