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La première fois que j’ai entendu parler du terme “ terrorisme”, j’étais en secondaire quatre dans le cours d’histoire et le prof nous avait vaguement expliqué que des avions s’étaient volontairement écrasés dans les tours jumelles de la Grosse Pomme. Encore jeune et naïve, je ne comprenais pas l’importance que cet incident allait avoir sur mon futur et celui des générations suivantes.
La terreur fait maintenant partie intégrante de ma vie. Cette terreur influence mes choix et brime ma spontanéité. Moi qui a déjà été agent de bord, a également développé une phobie de l’avion. Moi qui fréquente tous les spectacles de musique, regarde maintenant constamment autour de moi. Moi qui n’avait peur de rien, a maintenant peur de tout.
Aujourd’hui, j’entends les jeunes parler de la violence avec un tel détachement qui semble les immuniser contre toutes ces tragédies. Les médias nous bombardent tous les jours d’images horribles de bombes et de tueries. Les phrases défilent dans le bas de l’écran annonçant maladroitement un autre attentat. Celui-ci visant la jeunesse. Ç’aurait pu être nous à ce show, tapant sur des énormes ballons roses, posant pour un centième selfie avec nos oreilles de lapins capturant ainsi le moment présent.
J’ai de la peine pour mes enfants et ceux des autres. Ces tragédies alimentent la méfiance et la haine que je vois malheureusement grandir autour de moi. Au lieu de nous rapprocher, nous nous refermons, barrés à double tour. Je me sens impuissante face à cette colère. J’aurais envie d’aller me cacher dans l’bois pour que jamais rien n’arrive mais ce serait leur donner raison. Mon raisonnement me dit de continuer mais mon corps tremble face à cette idée. Je lève mon chapeau à tous ces artistes qui remonteront sur scène en guise de pied-de-nez à ces agents de la terreur. Il faut se prendre par le cou, accueillir son voisin et tendre la main pour peut-être avoir la chance d’avoir un demain un peu plus beau.